Cuando una mujer encuentra un libro (VIII) Bernard Werber

"D'ici le territoire fait penser à un oeil. En effet, au centre de cette longue amande blanche effilée se trouve un rond turquoise. Comme un iris. C'est une forêt d'arbres bleutés.
Et, au milieu de cet iris, il y a en guise de pupille, plus brillant, un lac noir. Mais à la différence d'un véritable pupille humaine, cet lac n'est pas circulaire, il a un peu la forme d'un... coeur. J'ai l'impression que le paradis est un oeil turquoise que me regarde avec un coeur noir au centre"

"J'enfile mes charentaises, je me cale dans le fauteuil, je débranche le téléphone, je verrouille la porte à double tour, je pose le chat sur mes genoux, je ferme un instant les yeux pour me concentrer sur un décor et je me prépare à écrire. Dans mon esprit, les personnages s'animent. "

[...]

Plus j´écris, plus j'éprouve des sensations étranges. Je tremble d'émotion en écrivant et je suis traversé de frissons proches de l'amour physique. Pendant quelques minutes, je suis "ailleurs". J'oublie que je suis.
Les scènes s'écrivent d'elles mêmes comme si mes personnages s'émancipaient de ma tutelle. Je les regarde vivre dans mon roman comme des poissons dans un aquarium. C'est agréable et, en même temps, cela me fait peur. J'ai l'impression de jouer avec un explosif dont je ne possède pas le mode d'emploi

Quand j'écris, j'oublie que je suis, j'oublis que j'écris, j'oublie tout. Je suis avec mes personnages, je vis avec eux dans l'histoire. C'est comme un rêve éveillé. Un rêve éveillé érotique car mon corps tout entier exprime sa joie. Sensation d'extase. Transe.

L'instant magique ne dure guère . Juste quelques minutes, quelques seconds parfois.
Cependant, je ne suis pas à même de décider quand se produiront ces moments d'extase, Ils surviennent, c'est tout. Ils me sont offerts lorsque je tiens la bonne scène, la bonne musique, les bonnes idées.
Lorsqu'ils cessent, je me retrouve en sueur, hébété. Ensuite, j'ai comme un coup de blues. Une nostalgie, un regret que le moment merveilleux n'ait pas duré plus longtemps. Je baisse alors le son de ma musique et je me saoule de télévision pour oublier la douleur de ne pas vivre en permanence sur de tels sommets. "


"Ses lèvres ont un goût de cerise et sa peu de soie. Je n'ai connu encore tant de douceur.

[...]

Nous faisons l'amour. La première fois, je suis tellement ému que je grelotte de plaisir. La deuxième fois, j'ai l'impression de renaître. La troisième, j'oublie tout ce qui m'est arrivé de mauvais depuis ma naissance"


"Je l'écoute. Je la vois. Je la bois"

L'empire des anges , De Bernard Werber


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